Aller au contenu principal

Concours JVB, retour sur un week-end exceptionnel

Publié le 25 février 2022

Le week-end dernier était accueilli au Havre le Concours National Jeunes Vents Bassons, organisé par l'Association Bassons.

Retour sur trois jours d'éffervescence dans notre établissement ! 

Patrick Bacot, après un report d'un an lié à la crise sanitaire que nous avons traversée, le Concours National JVB a enfin pu se tenir dans notre ville. Pouvez-vous revenir pour nous sur la genèse de ce projet ? 

C'est un projet qui m'a été présenté par Thomas Rio, le professeur de basson du conservatoire. J'y ai répondu positivement pour trois raisons principales . Tout d’abord, la description de tout ce qui pouvait se passer pendant trois jours m’a semblé très alléchante. Ensuite,  le basson est l'un des instruments dont nous souhaitions développer le pratique, parce qu'il est quand même relativement rare et surtout peu connu ! Enfin, l’établissement essaye en permanence de valoriser les initiatives de ses enseignants et ceci en est une bonne illustration. Voilà en résumé ce qui a motivé ma décision.

 

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l'implication du Conservatoire Arthur Honegger dans cette aventure ? Comment s'organise un tel événement ?

Ce qui est intéressant c'est que cela a mobilisé un peu tout le monde au sein de l'établissement : naturellement, le professeur de basson lui-même qui était à la manoeuvre, l'équipe technique et de régie parce qu'il y a eu quand même beaucoup d'organisation, les équipes d'accueil, parce qu'il a fallu guider du public qui n'était pas du public habituel du conservatoire... Et on a même installé un restaurant dans le hall ! Cela a mobilisé aussi les autres enseignants, au moins ceux qui ont participé à la Camerata pour accompagner les deux solistes. Cet événement a également évidemment sollicité les pianistes-accompagnatrices. C'était intéressant parce que c'est un événement qui a fédéré les uns et les autres !  

En revanche, nous ne nous sommes pas du tout occupés du contenu du concours, à savoir les morceaux imposés, le planning des candidats etc. Tout cela, c'est l'association Bassons, présidée par Victor Dutot, qui l'a géré avec Thomas Rio. Dans le fond, ils nous ont simplement fait part de leurs besoins de salles etc, et nous avons mis le conservatoire en ordre de marche. 

 

Plus de 80 candidats, venus parfois de régions assez éloignées de la Normandie, se sont inscrits auprès de l'Association JVB pour participer à ce concours. Six catégories pour concourir et des prix exceptionnels pour les lauréats. En quoi la participation à un tel concours est formateur pour de jeunes musiciens ?

La musique, comme toutes les activités, fonctionne sur la motivation. Le fait d'avoir tout au long de l'année des objectifs à atteindre - très différents d'ailleurs les uns des autres - est de nature à inciter les élèves à se surpasser. C'est vrai que les enfants qui ont répondu présent pour s'inscrire à ce concours ont eu, disons, une finalité à l'apprentissage d'un morceau. Et puis ils ont naturellement pu cotôyer plein d'autres camarades de leur âge qui faisaient la même chose qu'eux, c'est ça qui est formateur !

L'expérience d'un concours est par ailleurs particulière ! Pour bien se le figurer, lorsque l'on présente un examen de fin de cycle, on travaille un morceau et les deux ou trois autres élèves qui vont présenter la même pièce, on les connaît, ce sont des camarades de classe ! Autrement dit, l'examen de fin de cycle de basson, on se retrouve entre gens du Havre. Lors d'un concours national, on sait qu'on va jouer son morceau et que l'on va être jugé par rapport à quelqu'un qui vient de Saint Nazaire, qui vient de Marseille et que ces gens-là qui ont fait 600 kilomètres ! En d'autres termes, ils ne viennent pas pour faire de la figuration ! Cerise sur le gâteau, lorsque l'on présente un concours, on joue son morceau devant cinq professionnels spécialistes de cet instrument ! 

 

Outre les auditions des candidats, le week-end a été rythmé par trois temps forts artistiques qui marqueront et inspireront peut-être les jeunes musiciens présents. Quel est selon vous l'impact d'un tel événement dans la vie d'un élève ? 

Tous les musiciens vous diront que, dans leur vie, il y a eu quelques moments qui les ont marqués et qui ont relancé leur motivation par exemple, ou leur ont fait prendre conscience de certaines faiblesses, ou au contraire les ont guidés dans une voie.  Parmi ceux-là, il y a souvent le fait d'avoir assisté à un concert exceptionnel. Le fait d'avoir un concert dit de gala qui fait jouer parmi les meilleurs instrumentistes européens du moment, un événement comme celui-ci, impacte à la fois les élèves bassonistes, mais aussi le public : j'ai des retours plus qu'enthousiastes et il est évident que ce concert a marqué les esprits. Parce qu'il y avait des gens de haut niveau  et aussi - et j'en suis particulièrement fier - parce que la Camerata s'est totalement prise au jeu. 

 

Vous évoquez le Concert de Gala que vous avez dirigé au Théâtre de l'Hôtel de Ville samedi 19 février au soir. Pouvez-vous nous parler des oeuvres de ce beau programme ?

C'est l'association Bassons qui est à l'origine du programme. C'était un choix judicieux, d'une part parce qu'il s'agissait d'oeuvres très différentes. Le concerto de Hummel - évidemment bien connu des bassonistes - permettait de montrer l'instrument dans sa facture classique et dans quelque chose qui est facile à écouter même si l'on n'est pas bassoniste.

Les deux autres pièces, celles interprétées par Théo Sarazin sont redoutables de difficulté : on prenait d'autant plus de plaisir à les écouter qu'on était bassoniste. Ce sont typiquement des morceaux de concours. Le concertino de Bitsch, en l'occurence, n'était pas simple pour l'orchestre parce que c'est une pièce assez technique. Le concerto pour deux bassons, quant à lui, était une belle découverte. D'abord parce que l'idée de faire jouer les deux solistes ensemble était séduisante, mais aussi parce que c'est une pièce qu'eux-mêmes ont découverte. Pour la petite histoire, il se trouve que je connais bien le compositeur Rémi Gousseau. Ce concerto a été créé dans l'Yonne, département dont je suis originaire, et où Rémi Gousseau a longtemps été le responsable artistique d'un festival qui accueille une quinzaine d'artistes en résidence chaque année. 

Le basson est un instrument qui possède en fait un énorme répertoire. C'était un programme complet puisqu'il y a eu du contemporain, du moderne, du classique avec toutes les facettes de l'instrument. Je crois qu'à l'issue du concert, on pouvait vraiment  se dire "Je sais maintenant à quoi ressemble le basson". 

 

Ce long week-end a été l'occasion de rencontres, de beaux moments musicaux. Si l'on comprend bien que l'intérêt ici était de mettre en lumière un instrument un peu méconnu de l'orchestre, envisagez-vous, après cette belle expérience, d'ouvrir la porte du Conservatoire Honegger à d'autres types de concours ? 

Ce concours nous a donné des idées. Je trouve que l'énergie que cela a amené pendant quelques jours sur le conservatoire mérite d'être interrogée pour savoir si l'on peut imaginer accueillir, une manifestation de ce genre chaque année. Reste à définir le type de concours que nous pourrions mettre en place !

Mais si, chaque année,  pendant trois jours il y a des confrontations, des artistes accueillis, un concert de gala, des prestataires spécialisés comme des luthiers ou des éditeurs de musique, je me dis que c'est quelque chose que nous pourrions essayer d'installer dans la durée à l'avenir. Ce serait une manière de faire parler du conservatoire du Havre sur le territoire national. A nous d'écrire la suite de l'histoire ! 

Concert de Gala Jeune Vents Bassons

En savoir plus

Reportage vidéo FR3 Baie de Seine 19/20 du 18 février 2022 à partir de 4'32
Site Internet de l'association Bassons
Pour en savoir + sur le basson au Conservatoire
Conservatoire Arthur Honegger
70 Cours de la République
76600 Le Havre


02 35 11 33 80

Accueil
Lundi, mardi, jeudi, vendredi : 9h - 22h
Mercredi : 8h30 - 22h
Samedi : 9h - 19h

Secrétariat pédagogique 
Du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h

Newsletter

Tenez-vous informé de toute l'actualité du conservatoire Arthur Honegger !
Je m'abonne