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A Chœur ouvert, avec Iris Thion-Poncet

Publié le 30 août 2022

Tout jeune ensemble vocal, le Chœur de Chambre dirigé par Iris Thion-Poncet réunit les élèves des classes de chant du Conservatoire Arthur Honegger et des chanteurs déjà diplômés. A l'aube d'une nouvelle rentrée, retour sur une première année riche en projets ! 

Iris Thion-Poncet, vous dirigez le Chœur de Chambre, qui a rejoint l’offre des pratiques collectives du Conservatoire à la rentrée 2021/2022. Vous avez travaillé avec les élèves sur six week-ends au cours de l’année. Cela semble peu, pourtant, les résultats sont déjà là. Pouvez-vous nous raconter comment se sont déroulées ces sessions de travail ? 

Effectivement le format est un petit peu particulier pour un choeur de chambre de conservatoire puisque nous nous sommes réunis par sessions et non pas de manière hebdomadaire. Le travail s'en trouve assez espacé, c'est très intense ! Evidemment, nous avons, comme beaucoup, souffert des absences liées au Covid : nous n'avons réussi à avoir l'intégralité de l'effectif qu'en toute fin d'année... Nous avons donc monté notre programme petit à petit, en nous concentrant sur trois, quatre pièces par week-end, et à la fin nous avons tout assemblé ! Nous sommes accompagnés par Marine Dechambre qui est une aide précieuse. Ma priorité c'est le travail d'interprétation, parce que je considère que les élèves doivent avoir déjà préparé leurs partitions avant de venir en répétition. J'aime beaucoup ce format car durant deux jours il y a une énergie en flux tendu, alors que sur des cours hebdomadaires, on a parfois tendance à oublier des choses, on se dit qu'on a le temps, alors que là on est obligés d'aller dans le fond des choses et c'est un format qui me convient bien !

 

Vous avez présenté un premier beau projet avec l’Hymne au Soleil, donné le 15 mai dernier, dans le cadre de la saison du Théâtre de l’Hôtel de Ville. Comment ont été choisies les pièces présentées à cette occasion  et quelles étaient les difficultés éventuelles liées à ce programme ? 

Le choix du programme a été un exercice un peu périlleux puisqu'il a fallu établir un programme pour des chanteurs que je ne connaissais pas, un niveau que je connaissais pas vraiment, pour un temps de répétition qui est, comme on l'a dit, assez court... Il fallait néanmoins que ce soit un programme complet d'1h15. J'ai fait le choix de la musique française, parce que cela permettait de donner à entendre une palette de tout ce qui existe un peu en musique chorale française avec des oeuvres de niveaux assez différents, pour pouvoir réajuster en fonction des besoins. Et finalement, nous avons pu présenter tout ce qui était prévu, ce qui me réjouit, vraiment ! Trouver un programme qui ne soit ni trop complexe, ni trop simple n'était pas forcément si évident, j'ai donc pris le parti d'avoir des pièces très variées dans la difficulté.  Nous avions vraiment la volonté de montrer plusieurs palettes de la vie chorale : des pièces avec piano, a capella et d'autres que l'on a aussi décidé de chanter à un par voix, ainsi cela permettait aux chanteurs de voir plusieurs facettes de la vie chorale. Enfin, au fur et à mesure du travail, comme Jeanne Dambreville venait aussi pour faire des ateliers de direction de choeur et de mise en mouvement, nous nous sommes rendues compte que nous pouvions faire un vrai travail de mise en espace sur les pièces de Debussy, ce que nous n'avions pas envisagé initialement. Nous nous sommes donc lancées dans l'idée de chanter les Debussy par coeur. C'était un challenge par rapport à ce qui était intialement prévu ! 

 

Nous avons notamment écouté des extraits d’Agonies de Justine Desannaux, œuvre créée dans le cadre de l’année Flaubert. Pouvez-vous nous parler davantage de cette pièce tout à fait contemporaine ? 

Agonies est en fait une proposition qui m'a été faite par Anne-Cécile Laurent et Patrick Bacot. Je ne connaissais absolument pas Justine Desannaux !  Elle a composé ce cycle sur des poèmes de Flaubert et il s'incluait très bien dans le programme, car cela permettait de faire une création en clin d'oeil à la création du choeur de chambre ! Réussir à faire une création pour un nouveau choeur aussi est quelque chose qui est très particulier ! C'est une pièce abordable, pas trop compliquée à chanter et comme il y avait 9 extraits, nous avons pu piocher dedans ; nous n'avons pas tout monté cette année mais ça a été une belle expérience pour tout le monde ! J'ai eu beaucoup de plaisir à faire travailler cette pièce : il y a de jolies couleurs, des redites d'une pièce à l'autre... Cest vraiment un cycle qui se tient, donc c'est intéressant ; et puis de chanter sur les pensées de Flaubert - car plus qu'un poème il s'agit de ce qu'il pense de la vie etc, c'est donc un texte avec un vrai franc-parler -  je trouve ça très pertinent ! On a désormais le souhait de monter cette pièce en entier, en début de saison prochaine, avec un travail de mise en espace par Jeanne Dambreville. C'est une pièce très intéressante car il y a des parties très chorales, d'autres qui relèvent du récitatif, il y a des solos parfois, c'est très riche, très divisé... 

 

L’autre grand projet de l’a première année pour le Chœur de Chambre, c’est sa participation à la première production lyrique du conservatoire, La Esmeralda de Louise Bertin, sur un livret de Victor Hugo. C’est sans doute une expérience très riche pour nos élèves, puisqu’ils ont intégré un chœur recruté pour l’occasion. Par ailleurs, nous les avions entendu déjà a capella, avec un accompagnement piano. Cette fois-ci, ils ont chanté accompagnés par l’ensemble instrumental dirigé par Patrick Bacot. Comment avez-vous préparé cette échéance ? 

Effectivement cette année mes élèves ont eu une palette très très variée de la vie de chanteur puisqu'ils ont participé à cette folle aventure ! La vie d'opéra est encore un autre livre à ouvrir, c'est totalement autre chose, c'est une autre manière de vivre la musique, et nous avons eu un délai très très court pour monter tout cela. J'ai misé sur le fait que les chanteurs devaient être le plus autonomes possible parce qu'ils chantent dans des  dispositions qui ne sont pas forcément adéquates. Par exemple, il arrive qu'ils chantent derrière le chef, donc je les ai beaucoup entraînés pour qu'ils sâchent gérer seuls les entrées, les sorties... C'est une aventure qui est impressionnante car l'opéra c'est l'art total et il y a tellement de corps de métiers qui sont employés. On a essayé de les initier vraiment à être dans l'action car ce qui est très difficile c'est qu'on arrive sur scène et il faut être dans l'action alors qu'on a été en coulisses pendant 40 minutes, une heure parfois... Etre dans l'instant présent vraiment, je les ai poussés à faire de la visualisation, de s'imaginer être sur le plateau à chanter ce texte là... et puis moi ils m'ont impressionnée vraiment pour leur flexibilité, ils ont chanté dix ou quinze minutes, ils ont eu droit à une seule répétition avec l'orchestre... On a fait un gros travail scénique au mois de juin, même si nous n'étions pas dans les locaux, nous les avons imaginés etc... je les admire beaucoup ! Le temps ne nous a malheureusement pas permis l'opportunité de chanter par coeur mais ils ont quand même été très réactifs et ils ont fait un travail assez monstrueux en amont ; lors des représentations, la plupart des élèves connaissaient en fait presque par coeur sa partition. L'autre défi de taille sur ce programme, outre le fait qu'il s'agissait d'un opéra, c'était que nous avions ici un choeur que nous avons constitué pour l'occasion avec des personnes extérieures au conservatoire, qui ne se connaissaient pas, qui n'avaient jamais chanté ensemble... eAu terme de l'aventure, du lien s'est véritablement créé entre eux, et tout cela a forcément donné envie à certains chanteurs du choeur d'intégrer le choeur de chambre du conservatoire à la rentrée ! J'attends déjà plusieurs participants pour les écouter en audition. Cela sera indépendant du cursus de chant lyrique, ils pourront s'incrire aux auditions pour intégrer le choeur de chambre même s'ils ne sont pas élève en chant lyrique.

 

Peut-on d’ores-et-déjà vous demander à quoi ressemblera la participation du Chœur de Chambre à la saison 2022/2023 du Conservatoire ?  
 

Nous allons reprendre en début d'année l'intégralité d'Agonies, par coeur cette fois-ci et avec une mise en mouvement et nous allons les chanter en flashmob dans la ville du Havre. Nous monterons aussi le Stabat Mater de Rossini avec la Camerata du Havre, une grande et belle aventure qui nous attend ! 

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